Sentier des Mines du Mont Chemin
Sentier des Mines du Mont Chemin
Sentier des Mines du Mont Chemin
Permis de fouille
Concessions
Le fer
Le plomb et la fluorine
Le plomb argentifère et la fluorine
Le marbre
Le quartz
Conclusion
Permis de fouille

1. Situation juridique

Dès 1828, le Valais s’est doté d’une loi qui encourage la recherche minière. Ainsi, pour un émolument d’un franc et pendant six mois, le détenteur d’un permis de fouille peut rechercher un minerai à l’abri de toute convoitise (art. 5 et 6 de la loi du 1.12.1828 sur l’exploitation des mines).

En 1856, la loi de 1828 est revue et pas moins de huit articles sont consacrés au permis de fouilles (art. 5 à 12 de la loi du 21.11.1856 sur les mines et carrières).
Les droits de l’explorateur sont étendus à une année. Pour un émolument de cinq francs, toute personne peut s’adonner à la passion de la recherche de minerais.

Les devoirs du permissionnaire sont mieux définis vis-à-vis des propriétaires de biens-fonds. Tous les dommages occasionnés par les recherches sont, par exemple, expressément à la charge de l’explorateur.

Entre 1838 et 1971, 238 permis sont octroyés dans le Mont Chemin, dont 85 avant 1900. (Fig. 2)


Fig. 2 - Octrois des permis de fouille dans le Mont-Chemin

 

 2. Les hommes

Sur 238 permis octroyés, 33 noms sur 69 n’apparaissent qu’une fois2. Les Valaisans ont reçu 116 permis sur 238 (44 %).

La période 1838 – 1892 est marquée par l’intérêt des Valaisans uniquement (tableau 1). Ils requièrent les permis d’ordinaire en association, certainement par souci de partager le travail de terrain.

Entre 1853 et 1864, sur 36 permis octroyés, 20 noms n’apparaissent qu’une fois alors que 10 personnes renouvellent une ou plusieurs fois leur permis. Des habitants de Martigny-Bourg sont les plus assidus avec en tête, Louis Maret, des notaires (Charles Piota, Etienne Michellod). Les commerçants (Pierre Bianchetti) sont attirés par la prospection. Mais personne ne se lance dans une demande de concession, surtout par manque de connaissances techniques.

A partir de 1892, les Valaisans se désintéressent des mines. Des industriels, des ingénieurs suisses reprennent alors le flambeau. Presque toujours, ils s’intéressent à d’autres gisements valaisans. A. Bœuf a reçu, par exemple, quelque 90 permis en Valais entre 1900 et 1905, dont 4 dans le Mont Chemin. La S.A. des Mines du Mont Chemin bat les records dans le Mont Chemin avec 44 permis de fouilles entre 1928 et 1939.

Les travaux de tous ces prospecteurs n’ont pas laissé de traces dans les archives de Martigny, de Vollèges et du Canton.
 

2 Archives cantonales, Fonds 3 DTP / Fonds 6 100 / Livre analytique des permis de fouilles et actes de concessions 1856-1926. Département des travaux publics, Registre des permis de fouilles.

 

3. Les Minerais

 

Les Valaisans de la première période se sont surtout intéressés à l’anthracite, au graphite et au plomb argentifère.
La cible de l’anthracite et du graphite était mal choisie, car le Mont Chemin n’en recèle pas. En revanche, le plomb argentifère a dû faire quelques heureux surtout à la Tête des Econduits.

L’or est souvent recherché, mais ce minerai n’a pas été trouvé dans le massif. La pyrite, « l’or des fous », a de nouveau induit en erreur. Les Ecoteaux ont fait
l’objet des plus intenses octrois de permis alors que le maigre filon de fluorine et de plomb situé près de la Dranse ne justifie pas un tel engouement.
 


La perforatrice mord le rocher que la dynamite fera sauter. 


Dès 1918, les permis englobent de vastes surfaces. Ils ne sont plus demandés pour un lieu-dit particulier mais pour l’ensemble de territoires communaux. La liste des minerais recherchés s’allonge à l’envi, allant jusqu’à neuf substances minérales, telles le manganèse, le nickel, le cobalt, le zinc, le platine, l’amiante.
Ces dernières sont contenues en quantité infime dans le Mont Chemin.

 

Concessions