Sentier des Mines du Mont Chemin
Sentier des Mines du Mont Chemin
Sentier des Mines du Mont Chemin
Permis de fouille
Concessions
Le fer
Le plomb et la fluorine
Le plomb argentifère et la fluorine
Le marbre
Le quartz
Conclusion
Le quartz

Botzi et Jeur Durant

 

Contexte géologique

Le filon de quartz du Botzi qui affleure sur 300 mètres de longueur et 5 mètres d’épaisseur a été attribué par B. Wutzler (1983), à une injection hydrothermale d’âge hercinien dans les gneiss du Mont Blanc. Il est donc contemporain aux gisements de fluorine des Trappistes et de la Tête des Econduits. Un peu de pyrite, d’hématite et de chalcopyrite affecte localement la pureté du quartz.

 

Exploitation

Déjà en 1825, le quartz a intéressé une entreprise locale. Charles Piota y détient une concession de plomb, de juin 1853 à décembre 1856. La S.A. des Mines et Fonderies de Martigny-Combe prospecte le plomb au Botzi et le cuivre aurifère au Jeur Durant sans succès (12.1856-1.1858). Les droits sur le Botzi repassent à Charles Piotta et J.F. Ougier de janvier à décembre 1858. A. Serrec de Kervily les reprend alors jusqu’en août 1880.

Entre 1911 et 1929, c’est G. Staechelin, propriétaire des usines électriques de Vernayaz et d’Aproz, qui loue le Botzi pour le quartz.

Joseph Dionisotti reçoit en 1930 le droit d’extraire le quartz à la Jeur Durant, de la Bourgeoisie de la Bâtiaz. Les travaux sur le terrain commencent en fait au Botzi en 1939, suite au contrat passé entre la Bourgeoisie de Martigny-Ville et l’entrepreneur Félix Meyer, le 5 juillet 1938. Félix Meyer fait d’abord installer un téléphérique dont la station inférieure se situe au pied du coteau, aux Audzis. L’exploitation est menée rondement.

192 wagons de 10 tonnes sont expédiés, par exemple, en 1941 depuis la gare de Charrat. Le quartz est utilisé dans l’industrie de la porcelaine à Langenthal. Quelques difficultés naissent du ravinement des déblais de la carrière dans le Couloir des Cristaux. Le vignoble des Audzis est menacé en 1942.
 

 
L’exploitation est reprise en avril 1944 par le fils de Félix Meyer, Charles, qui la cède en juin 1948 à Joseph Dionisotti. Charles Meyer vendait en 1946 la tonne de quartz pur à 99 %, moulu, tamisé et ensaché Fr.55,-- Ce prix ne couvrait pas les frais d’après sa correspondance du 26 mars 1946 à la ville de Martigny18.

Joseph Dionisotti change de partenaires. Son quartz sera vendu à l’industrie pour la savonnerie, par exemple (Vim, Krisit, etc.). Il entreprend des travaux simultanément à la Jeur Durant par une galerie et au Botzi à ciel ouvert. Les deux chantiers sont reliés par téléphérique en 1955.

L’augmentation du tonnage extrait entraîne de sérieux problèmes dans les forêts bourgeoisiales. Les déblais de carrière dévalent dans le Couloir des Cristaux au gré des pluies et des orages et parviennent dans le vignoble des Audzis. Du 11 janvier au 29 février 1952, le Conseil d’Etat suspend l’exploitation tant que des mesures de protection des forêts ne sont pas prises par J. Dionisotti. Les incidents entre l’exploitant et les propriétaires de vignes sont aussi fréquents. Le 6 septembre 1952, par exemple, un éboulement détruit une vigne suite à une charge exagérée d’explosifs au Botzi. Des barrages sont aménagés au bas du Couloir des Cristaux, mais des éboulements provenant de la carrière les endommagent en décembre 1952 et janvier 1953. Un barrage existe aussi sous la Jeur Durand pour éviter que les déblais bouchent le torrent du Tzené.

Joseph Dionisotti crée en mars 1953, la société Cristaux Quartz S.A. avec son siège à Monthey. Dès 1957, les travaux semblent diminuer d’importance. En 1961, ils sont terminés. Le téléphérique est démonté et l’entrée de la galerie à la Jeur Durand est obstruée au printemps 1962. La société a été dissoute, le 28 août 198719.

 

18 Les Archives communales de Martigny, dossier Mines, donnent les quantités extraites suivantes :

1939 : 80 tonnes   1940 : 930 tonnes
1941 : 1920 tonnes   1942 : 1470 tonnes
1943 : 1970 tonnes   1944 : ?
1945 : 966 tonnes   1946 : 1311 tonnes
1947 : 837 tonnes   1948 : 578 tonnes
1949 : 3209 tonnes   1950 : 3578 tonnes
1951 : 3670 tonnes   1952 : 3221 tonnes
1953 : ?   1954 : 1100 tonnes
1955 : 620 tonnes   1956 : 195 tonnes
















19
Bulletin officiel du 18.9.1987, p. 124.

 

Les gisements - Conclusion