Sentier des Mines du Mont Chemin
Sentier des Mines du Mont Chemin
Sentier des Mines du Mont Chemin
Mines du Couloir Collaud
Les mines de Chez Larze
Mines des Grandes Férondes (ou des Planches)
Mines de Vens
Mine du Goilly
Mines du Couloir Collaud

Couloir Collaud IA

Au sommet du Couloir Collaud, juste sur la rupture de pente et exactement dans l’axe de la minéralisation, on peut observer un entonnoir de trois mètres de profondeur et de cinq mètres de diamètre. La présence de minerai sur les bords et dans l’éboulis un peu plus bas confirme que l’on se trouve en présence d’une dépression d’origine artificielle. 

 

Couloir Collaud IB

A l’origine, les travaux miniers effectués à cet endroit devaient être de dimensions très impressionnantes, mais des éboulements provenant de la falaise qui les surplombe les ont presque totalement comblés. Le fond de l’excavation principale se trouvait vraisemblablement au niveau du sentier, mais elle est masquée par un entassement de blocs de rochers qui donne au site un aspect naturel. C’est seulement en abordant les travaux par le haut que l’on peut se rendre compte de leur ampleur. Par chance, en se détachant en plaques de plusieurs mètres, les roches surplombantes ont créé une sorte de toit qui a protégé le centre de l’exploitation d’un comblement définitif. A cet endroit, on peut observer un puits vertical de forme carrée d’environ dix mètres de côté sur une hauteur de 8 mètres. Un éboulis en cache la profondeur réelle. On aperçoit sur les parois des creux taillés à la pointerolle et qui servaient sans doute à fixer des échafaudages. Plus haut, les blocs de rochers laissent entre eux des espaces qui s’ouvrent sur des trous profonds et permettent d’estimer la longueur totale de l’exploitation : 40 mètres de long sur une hauteur qui atteint jusqu’à 15 mètres et une largeur de 5 à 8 mètres.

 

 

Couloir Collaud I

C’est une galerie rectiligne de 18 mètres, terminée sur la gauche par un petit dépilage de 4 mètres de long et 3 mètres de profondeur. L’entrée est munie d’un encadrement cimenté et se trouve légèrement plus bas que le niveau du chemin.

En la visitant le 9 mars 1998 en compagnie de Barbara Beck, nous avons été intrigué par la grande quantité de charbon de bois présente dans le petit déblai de cette galerie.

Le sentier des mines fraîchement aménagé et entaillant profondément le talus avait mis à jour des couches dissimulées auparavant sous des éboulis naturels de la pente du couloir. La galerie elle-même fut alors examinée plus attentivement. Les trois premiers mètres depuis l’entrée portent les traces de coups de mines et la forme de la galerie est ogivale. Les traces de l’usage d’explosifs disparaissent ensuite sur les 12 mètres suivants pour réapparaître au fond jusque dans le dépilage. La partie centrale de la galerie est de forme passablement plus arrondie et le sol est constitué d’une couche épaisse de plusieurs centimètres de charbon de bois pulvérulent.

Des fragments plus gros (2 à 3 cm) remplissent presque toutes les fissures de la roche jusqu’à une hauteur de 20 cm et indiquent vraisemblablement le niveau de remplissage initial de la galerie avant qu’elle ne soit vidée. Les parois et le plafond, parfois jusqu’à une hauteur de trois mètres, portent des traces nombreuses d’un enduit noir. En grattant cet enduit dans les anfractuosités du rocher où il semblait s’être accumulé, nous avons constaté qu’il était lui aussi constitué de charbon.

Tous ces indices laissent supposer que l’on se trouve en présence d’un percement de galerie au moyen du feu, sans qu’il soit possible néanmoins d’en être absolument certain. Ce n’est pas la première fois que de tels vestiges sont signalés.

Le géologue H. Gerlach, dans son rapport de 1859 sur les concessions minières valaisannes, avait déjà remarqué la présence de traces de l’abattage au feu dans les vieux travaux qu’il visitait. «Diese alten Baue scheinen aus sehr alten Zeit zu stammen. Fast überall zeigen sich in deselben Spuren von Asche und Kohlen, welche nicht vom Rösten der Erze, sondern vom "Feuersetzen" herrühren dürften»

La zone de ses observations est celle de Chez Larze, où des entonnoirs et des effondrements de terrain attestent la présence d’exploitations souterraines anciennes. Une nouvelle galerie percée en 1850 a rejoint, selon sa description, des travaux plus anciens mais d’âge indéterminé où apparaissent les traces de feu, de cendres et de charbon de bois.

Il n’est plus possible actuellement de vérifier sur le terrain les observations de Gerlach, en raison de l’effondrement de la presque totalité du réseau qui se trouvait sous le petit plateau de Chez Larze.

 

Couloir Collaud II

L’exploitation de cette mine a commencé à ciel ouvert pour se poursuivre ensuite en souterrain. L’entrée se présente comme une saignée verticale d’une dizaine de mètres de haut sur trois de large et cinq de long. Le filon boudiné du skarn minéralisé ainsi que le gneiss de la roche encaissante sont particulièrement bien visibles sur le front de taille. La minéralisation a été attaquée par trois galeries superposées, espacées de deux mètres et décalées sur la gauche pour rester dans l’axe du filon, qui est ici faiblement incliné. Les deux galeries supérieures sont effondrées mais la troisième est accessible. Après quatre mètres, elle débouche dans un immense dépilage en deux paliers suivi d’un puits vertical. Une échelle de métal permet de franchir les quatre mètres qui séparent le premier palier du second et d’approcher du puits. De ce point, on peut observer le volume vidé de la caisse filonienne, avec des troncs d’arbres restés coincés entre les parois et des portions non exploitées du filon qui subsistent comme des plateformes suspendues. Le volume de ce dépilage est assez difficile à estimer, il est d’au moins quarante mètres pour la hauteur et au moins autant pour l’extension horizontale. Les mesures effectuées sur la coupe publiée par Ladame en 1926 correspondent à l’estimation que l’on peut faire sur le terrain. Cette coupe montre par ailleurs un second dépilage de dimensions encore plus importantes dans le prolongement du filon mais il n’est actuellement pas possible de parvenir jusque là pour en vérifier l’existence.

 

Couloir Collaud III

Cette galerie s’ouvre au milieu d’une pente très raide, à une cinquantaine de mètres à l’ouest de la galerie IV et à une vingtaine de mètres au-dessus. Un sentier partiellement préservé permet d’y parvenir depuis la petite terrasse de la galerie IV. L’entrée est munie d’un encadrement de béton et le terre-plein devant la mine a été agrandi par la construction d’un mur en pierres sèches et d’un plancher de troncs d’arbres partiellement détruit. Après une quinzaine de mètres en travers-banc, la galerie atteint un filonnet de marbre et se sépare en deux branches. La galerie de gauche s’arrête après une dizaine de mètres sans avoir recoupé de minéralisation exploitable. La galerie de droite aboutit dans un petit dépilage de 4 mètres qui se transforme vers le haut en une cheminée étroite d’aspect naturel. Le prolongement horizontal de la galerie de droite, devait selon la coupe de Ladame, parvenir au grand dépilage qui relie le niveau II avec le IV, mais il est effondré après quelques mètres. 

 

Couloir Collaud IV

La galerie se trouve à l’extrémité d’une vaste terrasse aménagée dans la pente du couloir et sur laquelle passe le sentier. Cette terrasse est occupée par les ruines d’un ancien bâtiment de 11 x 4 mètres qui était vraisemblablement un hangar ouvert sur le devant ou muni d’une façade en bois. Les gens du pays affirment qu’une forge se trouvait à cet emplacement, L’entrée de la mine a été rendue très étroite par la chute des grandes lames rocheuses du gneiss qui constituent la voûte. La galerie est un travers-banc rectiligne de 60 mètres de long qui se scinde en deux branches à son extrémité. La branche de gauche revient en arrière sur 37 mètres pour suivre un filon de magnétite de faible puissance. A 19 mètres, un dépilage a permis d’exploiter une lentille de minerai. La branche de droite débouche après quelques mètres au bas du puits-dépilage visible depuis le niveau II. L’éboulis accumulé à cet endroit bouche presque le passage. En regardant vers le haut du puits, on observe, à une dizaine de mètres de hauteur, la présence d’un plancher de 5 à 6 mètres de long constitué de troncs d’arbres entrecroisés recouvert d’une épaisse couche de roches tombées du plafond. Décalé de quatre mètre mètres sur la droite, un second puits s’ouvre au milieu de la galerie. Les restes pourris d’un plancher en troncs le traversent et devaient permettre le passage de l’autre côté, actuellement effondré. Les bords de ce puits forment un entonnoir d’éboulis et de rochers en équilibre précaire qui rendent son approche hasardeuse. D’après la coupe de Ladame, il serait profond de 45 mètres, mais il est trop dangereux de tenter de le vérifier. 

 

Couloir Collaud V & VI

Ces deux galeries sont difficiles à découvrir et leur accès assez périlleux. Elles se trouvent dans une pente très raide une cinquantaine de mètres à l’ouest du bas de la première partie du Couloir Collaud.

Comme la galerie II, l’exploitation a, ici aussi, commencé à ciel ouvert pour se poursuivre ensuite en souterrain. Un vaste puits-tranchée de 15 x 8 x 10 mètres traverse les deux galeries. La galerie V s’ouvre à mi-hauteur de la paroi mais est encore accessible en marchant sur un pont formé d’un arbre qui a poussé depuis le fond. L’entrée donne accès à un premier dépilage de quelques mètres et à un petit réseau de galeries de faible étendue. La galerie VI aboutit au fond du puits, à moitié obstrué par des déblais. Une étroite terrasse en pierres sèches subsiste encore devant l’entrée de la mine. 

 

Couloir Collaud VII

Cette galerie n’a pu être retrouvée lors de ce travail.

 

Couloir Collaud VIII

Une petite galerie d’une dizaine de mètres de long s’ouvre au bord du sentier des mines. C’est la galerie la plus basse du Couloir Collaud, au pied des escarpements rocheux.

 

Les mines de Chez Larze