Sentier des Mines du Mont Chemin
Sentier des Mines du Mont Chemin
Sentier des Mines du Mont Chemin
Les gneiss et schistes cristallins
Le marbre et le quartzite
Le granite
Les quartzporphyres
La couverture sédimentaire
Les dépôts morainiques
Roches

Les roches principales du Mont Chemin

 

Les gneiss et schistes cristallins

Ils constituent environ 80% du Mont Chemin et s’étendent du coude de la Dranse à Charrat en couvrant tout le flanc nord et le flanc sud jusqu’à Bovernier. Plus à l’est, ils subsistent, mais ils sont mylonitisés et traversés par des intrusions granitiques, des skarns (gisements de fer) et des filons métallifères.

Les gneiss sont des roches cristallines caractérisées par une schistosité marquée. Leur texture est fine et leur couleur grise à verdâtre, avec des paillettes de micas réparties en minces lits parallèles. Ils sont parfois oeillés par des amandes de quartz et de feldspath arrondis. Localement, ils ont été broyés et laminés pour former des mylonites très schisteuses de couleur presque noire et évoquant des ardoises. Ces mylonites, d’orientation nord-est, sont particulièrement bien développées sur une bande large de 500 m qui court de Bovernier au Botzi. De plus, les gneiss du Mont Chemin contiennent des lentilles, des veines et des filons de quartz massif, d’amphibolites, d’aplites, de microgranites et de rares pegmatites

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Le marbre et le quartzite

Principalement liés aux skarns et gisements de fer depuis le Couloir Collaud jusqu’au col des Planches, les marbres forment des bancs et des lentilles atteignant parfois plusieurs dizaines de mètres dans les gneiss. Un seul autre banc de marbre apparaît en face du Broccard, au niveau de la Dranse. Le marbre est une roche compacte à grain saccharoïde, de couleur blanche sur la cassure fraîche, mais noirâtre et corrodé en surface. Ce marbre est issu du métamorphisme de lentilles de calcaires très anciens (Paléozoïque). Le quartzite, qui offre une une grande ressemblance morphologique avec le marbre, se forme par métamorphisme de sables ou de grès quartzeux. C’est une roche blanche et grenue d’une grande dureté. Contrairement au marbre, elle ne se corrode pas lorsqu’elle est exposée à l’extérieur. Un banc de quartzite est signalé par B. Wutzler aux Ecoteaux. 

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Le granite

En prolongement du granite du Catogne, il forme une intrusion bifide dans les gneiss mylonitisés de la partie orientale du Mont Chemin. Une première branche de 50 à 150m de large et 2km de long peut être suivie depuis le lit de la Dranse, à l’est de Bovernier, jusqu’au sommet de la Tête des Econduits. Une seconde branche apparaît dans la région de Troubayet, où elle constitue un affleurement de 250m par 800m partiellement recouvert par les moraines. Ce granite passe localement à des textures porphyriques. C’est une roche à grain moyen, composée de quartz, feldspath et biotite (mica), de couleur jaune ocre à verdâtre. A l’intrusion du granite sont associés génétiquement les quartzporphyres, la formation des skarns et, peut-être, le dépôt de filons métallifères dans les failles. 

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Les quartzporphyres

Le quartzporphyre est riche en quartz et possède une texture porphyrique, ce qui signifie qu’il est constitué de gros grains. A la cassure, il apparaît compact, de couleur gris verdâtre à beige, avec de grands cristaux de feldspath roses et des paillettes de mica blanc. C’est une roche de type granitique qui s’est injectée en filon dans les gneiss du Mont Chemin il y a 307 (+-2) millions d’années (Bussy et von Raumer, 1993). Le filon de la Tête des Econduits est visible sur 200 à 300m de longueur, avec une puissance moyenne de 20m. D’autres affleurements de cette roche apparaissent vers le col des Planches, près de la galerie de sondage de La Crettaz et vers le Creux des Mines. 

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La couverture sédimentaire

…Elle se marque, de manière spectaculaire, par les hautes parois verticales de La Crevasse qui dominent le col des Planches. La couverture sédimentaire s’est déposée sur le socle cristallin de gneiss et granites érodés. Elle recouvrait donc complètement les roches cristallines avant que l’érosion ne les découvre. La succession de ces dépôts sédimentaires nous montre qu’ils commencent au Trias par des niveaux d’arkoses de faible épaisseur, constitués d’une brèche de fragments de roches cristallines cimentées par du quartz, des feldspath et de la barytine. Ces arkoses passent ensuite à des grès fins, des cornieules, des dolomies et des dépôts de gypse. Le Trias est surmonté du Jurassique, dont la base est formée des calcaires marneux du Lias très sensibles à l’érosion et qui marquent la dépression du col des Planches. Enfin les parois de calcaire massif de La Crevasse appartiennent au Malm. 

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Les dépôts morainiques

Ils recouvrent une grande partie du Mont Chemin et constituent généralement les replats ainsi que les zones habitées et cultivées. Pendant le Würm, la dernière période glaciaire, le niveau supérieur de la glace se trouvait vers l’altitude de 1800m et passait donc plus de 350m au-dessus du sommet du Mont Chemin. D’énigmatiques cuvettes circulaires sur le bord nord de la Tête des Econduits pourraient être des marmites glaciaires de faible profondeur. Les traces du travail d’abrasion des glaciers s’observent surtout dans la vallée de la Dranse sous forme de roches moutonnées, en particulier au sommet de La Médille, qui domine le défilé de La Monnaie, et sur les éperons et parois de Troubayet et du Couloir Collaud. 

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Auteur : Stefan Ansermet
La Tour-de-Peilz